Notre week-end est parti sur un quiproquo.
Nous avions réservé à l'avance un périple avec le Treno del foliage, le train des feuilles en français. Cette ligne régulière entre Locarno et Domodossola change de nom de la mi-octobre à la mi-novembre pour que les voyageurs profitent du spectacle de la nature à l'automne.
Et puis le vendredi soir impossible de retrouver les dits-billets, le site nous avait donné du fil à retordre et un bug du à la grande affluence pour cet épisode couru a perdu notre plan de we dans les abysses du web....
Plan B activé, et ce fut un mal pour un bien, la voiture nous a donné plus de latitude,
d'autant que la météo a été... comment dire... très automnale...
Nous nous sommes donc perdus sur les chemins escarpés des minuscules villages perchés, si authentiques, du Parco Nazionale della Val Grande.
52 kilomètres de vues spectaculaires et des aperçus rendus flous par des nappes de brume
qui donnaient finalement pas mal de charme aux panoramas...
Coup de coeur absolu pour Spoccia, Palagnedra et Santa Maria Maggiore.
Rendez-vous l'an prochain, en tortillard peut-être...
notre fille vivant au mozambique, nous sommes retournés découvrir un autre visage de cette ancienne colonie portugaise devenue indépendante en 1975
sur le littoral oriental de l’afrique, ce pays a connu les affres d'une âpre guerre civile qui a duré 16 ans, et ce jusqu’en 1992... le pays panse toujours ses plaies et reste dans la triste liste des pays les plus pauvres au monde
mais sa beauté, son authenticité et l'extrême gentillesse de ses habitants sont des arguments solides pour venir à sa rencontre
je vous emmène avec moi àilha de moçambique
au XVème siècle, en route dans l'océan indien, l'explorateur vasco de gama accoste sur cette petite île de 3 kilomètres de large et 500 mètres de long des groupements swahilis et arabes vivent sur l'île, protégés et dirigés par le sultan Mussa Mbiki (qui donnera son nom au pays)
pour autant, les portugais vont décider d'y créer un comptoir et d'y fonder une colonie car l'île se trouve à une position géographique stratégique majeuresur la route des indes orientales ilha sera donc pendant 400 ans (jusqu'en 1898) laflamboyante capitaleportugaise de l'afrique de l'est, carrefour de civilisations bantoues, arabes, indiennes et européennes, ville escale pour les caravelles au temps du commerce des épices, de l'or et de l'ivoire, et sombre page de l'Histoire, des esclaves aussi...
Ilha de moçambique cédera sa place de capitale à maputo, mais ses vestiges architecturaux aux matériaux et principes décoratifs d'influence portugaise lui vaudront d'être inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1991
aujourd'hui, près de 20 000 personnes vivent sur l’île (reliée au continent par un pont étroit à voie unique), à peine 1 000 dans la partie historique c’est une atmosphère et une ambiance particulières que d'évoluer sur l'île : on se sent vraiment à un carrefour d’influences culturelles et humaines en observant successivement des temples hindous, des mosquées, des églises…
totalement abandonnée par le pouvoir central, ilha de moçambique ne vaut qu'à des investisseurs privés de voir quelques-unes de ses bâtisses coloniales par endroits restaurées... pour autant, qu'il fait bon errer dans ses rues pavées, entre les maisons et anciens palais qui s'affichent en palette contrastée Pantone les enfants nous accompagnent par grappes, les collégiennes nous sourient et demandent des photos, nous goûtons aux petits pains briochés et aux gâteaux de cacahuètes que des femmes vendent dans les rues à l'ombre de portails, nous échangeons des bom diaet boa tarde(là s'arrêtent nos mots en portugais...) la chaleur est caressée par l'air marin, l'ambiance est décontractée, la cadence des pas des habitants chaloupée,
c’est joyeux et chamarré
il flotte un air de saudade et un parfum de cuba ou de brésil, mais c'est ilha de moçambique
et cette perle lusophone est vraiment unique !
il est des villes comme des relations amoureuses, il y a des actes manqués ou des coups de foudre au premier regard, des idylles enflammées ou des passades illusoires, des liaisons qui s'étiolent ou des mariages pour la vie... cela fait trente années que nous sillonnons l'Italie ensemble, mais Florence a été pour nous comme un rendez-vous qui s'est fait languir, que l'on a imaginé longuement avant de le vivre pour de vrai...
et voilà, c'est fait ! durant trois jours, nous avons étreint la beauté céleste de firenze nous avons embrassé l'art de ses illustres artistes et l'héritage de la dynastie médicis
nous nous sommes lovés dans ses jardins et ses palazzi comme des écrins précieux. et puis, nous avons goûté au pouvoir des fleurs avec l'iris florentina, emblème du berceau de la Renaissance, et avec les essences champêtres de la belle guesthouse valdirose
firenze, ci siamo innamorati ! florence, nous sommes tombés en amour !
Cela faisait si longtemps que je voulais visiter Bologne. Trois heures et demi depuis Turin et quatre jours devant nous, voilà l'opportunité parfaite pour visiter le chef-lieu de l'Emilie-Romagne connu pour mille raisons, et peut-être au prime abord, pour son université la plus ancienne d'Europe, fondée en 1088 ! "Bologne, la savante" produit des esprits éclairés se créant les conditions d'être un bastion de rébellion. Aux avant-postes des luttes politiques et sociales et dans un pays vieillissant dirigé par un gouvernement d’extrême droite qui fracture l'Italie, Bologne s’affiche aujourd'hui comme hier comme un modèle de résistance. Impossible de passer à côté de cet héritage riche et reconnu ! "Bologne, la rouge" est un autre de ses surnoms, pour son identité architecturale forte, ses façades et toitures dans une palette entre rouille et ocre qui saute aux yeux et explose même quand le ciel est gris... Dès la sortie de l'hôtel, nous sommes invités à cheminer sous d'élégantes arcades. Pas de doute, nous sommes bien dans la ville d'Italie qui compte la plus longue et incroyable rangée d’arcades continue au monde : un joli ruban de 40 kilomètres d'arcs architecturaux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO qui relie tous les bâtiments magistraux de la ville.
Leur origine remonterait au Moyen Âge, ces entrelacs symétriques donnent au paysage urbain une atmosphère unique.
Pour en juger d'ailleurs, nous avons pris de la hauteur en montant au sanctuaire Madonna di San Luca, au sommet du Colle della Guardia : depuis le centre-ville, on rejoint la colline qui culmine à 300 mètres en suivant un chemin de 5 kilomètres le long de 666 arcades… Un chiffre certainement pas choisi au hasard ! "Bologne, la grasse" enfin, car ses spécialités culinaires n'en font pas la moindre des destinations gourmandes dans ce paradis de la cuisine qu'est l'Italie : les pasta al ragù évidemment, sa mortadelle incontournable, sans oublier le parmesan et le vinaigre balsamique venus de chez ses petites soeurs de région, Parme et Modène...
Je vous l'assure, cette perle de l'Italie du Nord certes plus secrète que ses homologues des circuits touristiques classiques mérite amplement un séjour !
Nous avons logé à la Casa Bartagni, idéalement située, et avons mangé dans deux restaurants délicieux Cantine Bentivoglio (qui est aussi un club de jazz) et Camera con Vista dans un ancien palais bolonais.
Quatre jours pour une échappée italienne.
Première étape à Parme.
Une jolie petite ville avec de sacrées pépites.
Nos deux coups de coeur : le baptistère de marbre rose de Vérone et le théâtre Farnèse tout de bois habillé, merveilleux !
Dîner dans une belle adresse d'un ami natif de la ville : Ristorante Angiol d'Or, à deux pas du Duomo
Nous avions déjà emprunté le long pont qui encerclait la ville, sans jamais nous y arrêter !
A seulement deux petites heures de Turin où nous habitons désormais, nous avons décidé de partir à sa rencontre pour un lweek-end...
Gênes, Genova, Genoa !
Et bien la ville presque frontalière de la France mérite amplement le détour.
Nous avons adoré nous perdre dans les rues et ruelles du centro historico, on pris l'ascenseur de style Liberty pour observer le panorama sur la baie qui accueille ce port majeur de la Méditerranée, on a marché longomare sur la promenade qui conduit au village de pêcheurs de Boccadasse, on s'est régalé dans des petites adresses locales de spécialités de la Ligurie, les frittatas, la gelata a pane et autres...
Coup de coeur !
Nous y retournerons, c'est certain !
* Nous logions au Genova Art suite, un hôtel hyper bien situé et charmant dans un ancien palais restauré.
* Nous avons mangé une glace dans deux adresses incontournables : la cremeria Buonafede et l'antica gelataria Amedeoà Boccadasse
* Nous avons bu des ristretti dans deux cafés parmi les plus emblématiques de Genova : la pasticceria Vacoet pasticceria Mangini
* Nous nous sommes régalés à deux pas du port à l'Osteria di Vico Palla
troisième lac le plus grand d'afrique, le lac malawi est comme une mer intérieure, si vaste qu'on en devine à peine les contours opposés. entre ses rives, combien d'hommes naviguent sur leur pirogue, canoë et autre embarcation de fortune (tant et si bien qu'on les observe souvent écoper parfois plus qu'ils ne pêchent...) ils partent pour la plupart quand le jour décline pour pêcher à la lampe-torche ou à la lumière frontale. à ce moment de la journée, les eaux cristallines du lac malawi se diluent si intimement avec le ciel que l'oeil ne peut distinguer de ligne d'horizon la lumière devient anémique, le ciel amorphe les oiseaux cessent leur vol et leurs babillages... dans le ciel décoloré de fin de journée, les pastels bleutés virent bientôt au rose le soleil en feu, drapé dans un léger tulle nuageux, dessine des silhouettes comme découpées pour un théâtre d'ombres
il n'est pas 18 heures et aucune pollution lumineuse ne voile le drap de la nuit d'un bleu qui devient d'encre le temps semble figé, en suspens et nous nous laissons envelopper par cette nuit ample, avant qu'elle ne glisse à nouveau dans le jour invariablement
en cheminant sur les routes de l'ancien nyasaland, nous observons les femmes malawites jamais indolentes, vaillantes, toujours vigoureuses et courageuses, lumineuses quand on s'adresse à elles et pourtant que la vie leur est âpre... nous les observons sous les baobabs et autres grands arbres endémiques, à la tête de grappes d'enfants, ou très souvent réunies et actives autour de la pompe à eau du village nous les apercevons chantant en coeur, balayant sur le pas de leur maison ou devant des étals chichement achalandés. nous traversons des ponts enjambant des cours d'eau au courant calme en cette saison sèche ici se passent les lessives où les femmes fouettent leur linge sur des pierres avant de le rincer dans la rivière tout au long des routes que nous empruntons, des femmes altières transportent sur le sommet de leur tête, là des panières surdimensionnées de nourriture ou de lessives, ici des fagots de branches ou de roseaux plus hauts qu'elles-mêmes il y a aussi de très jeunes femmes, souvent à peine sorties de l'enfance, qui portent dans le dos, des bébés bien souvent endormis, que l'on devine complètement abandonnés, bercés par leurs pas
touchantes femmes du Malawi 🇲🇼👩🏾🦱🙎🏿♀️👩🏿👧🏿🧑🏿👩🏾🦱🤰🏿🤱🏿🙋🏿♀️👶🏿🧒🏿👸🏿
le malawi est dans la triste liste des 10 pays les plus pauvres de notre terre, et pourtant celui dont le surnom est "warm heart of Africa" scellant la gentillesse de ses habitants, a tant à offrir à ceux qui font le choix de lui rendre visite
nous n'avions pas eu le temps de le faire avant de quitter johannesburg notre désir était si fort que nous avons choisi d'y revenir... et c''est assurément un voyage qui remue, un voyage qui remue et interroge sur notre place sur cette planète
notre séjour nous a imprégnés d'une humanité vraie, un sens de la collectivité et de la ritualité oublié, autant qu'il nous a mis le coeur en vrac ce n'est pas un fossé mais un abîme qui sépare le malawi de notre vie de nantis pas un des habitants que nous avons croisé n'a omis de nous remercier d'avoir choisi de visiter son pays il fallait lire la grande fierté dans leurs regards chaleureux
nous avons un sentiment de grande gratitude d'avoir touché, tout du moins frôlé, le coeur battant de l'Afrique, vibrant, palpitant !
je trie mes photos et reviens vous parler plus de notre voyage, dans d'autres billets à suivre !
il y a un an, avec mes amies, les "fabulous hikeuses", nous avions convenu de nous retrouver pour le whales trail : une randonnée qui porte bien son nom, d'autant que juin ouvre la saison où les baleines arrivent pour donner naissance à leurs baleinaux au large de la réserve naturelle protégée de "de hoop"
pendant que la terre tremblait à jo'burg, les éléments nous ont embarquées dans leur sillage : nous avons été bénies par la pluie la première matinée, nous avons marché au-dessus des nuages et pique-niqué sous un arc-en-ciel nous avons réglé la pulsation de nos coeurs au rythme du ressac de l'océan indien et rythmé nos pas sur le ballet des dauphins et des baleines qui nous accompagnaient
56 kilomètres durant, nous avons randonné comme des fourmis en colonne dans une nature de fynbos prodigieuse et le soir venu, nous avons refait le monde autour d'un feu de bois, nous nous sommes glissées dans l'obscurité silencieuse de la voute céleste vierge de tout éclairage et nous nous sommes endormies dans des huttes nichées dans des décors de bout du monde... par dessus tout, nous avons mis le bruit du monde hors connexion et savouré le sel de discussions à 12 copines rassemblées ici, entre Afrique du Sud et ailleurs et nous nous sommes accordées sur le fait que ce pays ne manquera jamais de nous réunir et de nous réjouir 📍🇿🇦🎞❣️