9 octobre 2018
l'identité du travailleur mise en photos
l'exposition the complete worker à travers l'oeil de william matlala,
offre un témoignage poignant de l’ordre social à travers le quotidien, les difficultés et les luttes
des travailleurs noirs de 1983 à 2018
au-delà d'un travail iconographique sur le monde des travailleurs,
c’est le regard bienveillant de william matlala, sur la vie de ses collègues,
car l’homme a démarré sa vie professionnelle en tant qu’opérateur dans une usine
de produits alimentaires
il a commencé à prendre des photos un peu par hasard en 1982, afin de compléter son salaire
résultat, en 35 ans de carrière, il a emmagasiné plus d’un demi-million d’images et ainsi produit
une œuvre essentielle
cette rétrospective est un échantillon infime de son travail, quelques dizaines de photographies
sélectionnées parmi des milliers, mais qui apportent une contribution remarquable à la lutte des
travailleurs
l’exposition est présentée à l'intérieur d'une galerie circulaire, en parallèle d’une frise
reprenant la chronologie du mouvement ouvrier
on peut y voir comme une métaphore du rapport au temps, le cycle du travail et de l’évolution
du mouvement syndical
des clichés intemporels dont seules les couleurs et les critères de mode permettent de les replacer
dans le cercle du temps
les photographies témoignent de la dignité des travailleurs, de leur détermination, par le biais de
portraits individuels percutants, mais aussi de scènes collectives où émerge un fort potentiel de
camaraderie
les clichés sélectionnés donnent à voir ces moments où les travailleurs échappent au contrôle des
patrons, quand ils lèvent les yeux de leurs machines, quand ils rient pendant le
déjeuner ou qu’ils prennent la parole lors de meetings
il semble que william matlala obtienne avec cette exposition dans l’incontournable et incontesté
Musée de l’Apartheid, la reconnaissance qu’il mérite après avoir passé toute sa vie
à s’immerger dans la vie ouvrière et à poser son regard plein d’humanité sur les acteurs de cet
ordre social
« à 63 ans, il se dit toujours photographe de rue. Son humilité dément la contribution de son
travail en tant que chronique et rappel de la non-durabilité de l’inégalité croissante d’une structure
de l’économie qui exploite une masse de travailleurs au profit de quelques-uns »
(First Thing, Daily Maverick)
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