se mesurer à notre premier baobab #mapungubwe (2)
le baobab est le vrai seigneur de l’afrique...
aucun arbre autre que ce colosse végétal n'incarne davantage l'esprit de l'afrique !
mes chers et tendres peuvent en attester, j'ai développé une obsession depuis que nous vivons ici :
partir à la découverte des baobabs géants, me mesurer à ces mastodontes majestueux dont l'aura respire toute la spiritualité de l'afrique : quelle
quête ! et alors, quelle émotion ce matin-là !
avant d'atteindre le mapungubwe national park réputé pour ses étendues jalonnées de ces spécimens, nous partons en randonnée
le but est d'atteindre la canopée au-dessus de notre lodge pour voir le baobab du "pays des légendes"
l'UNESCO a classé la biosphère de vhembe qui couvre 90 000 hectares d'une extraordinaire diversité biologique :
notre randonnée nous promet donc de découvrir une grande variété de végétation humide et de type bushveld menant à une forêt indigène des plus verdoyantes
nous grimpons la montagne à madi, et en moins d'une heure, s'offre à nous une vue panoramique sur les vlaktes au sud de soutpansberg
nous grimpons, accompagnés dans notre avancée, par des nuées de papillons, et au détour du sentier, la vision est spectaculaire
notre premier baobab est là !
sa circonférence est de 11,4 mètres et son âge estimé entre 500 et 600 ans
le géant au séduisant nom latin, adansonia digitata, affiche un tronc à l’écorce lisse et grasse comme du cuir, des racines puissantes et des branches flexibles et fragiles
à bien l'observer, on pourrait croire qu'il développe ses branches sous terre et ses racines en l’air vers le ciel : la légende raconte que, dans une humeur frivole, les dieux ont planté les baobabs à l’envers, leurs racines exposées au ciel
le spécimen que nous découvrons nous surprend de par sa position à flanc de montagne où il pleut plus que dans l'habitat naturel des baobabs (les régions chaudes et semi-arides)
les experts disent qu'il aurait été utilisé comme ‘khoro’, le lieu de rencontre traditionnel d’un chef venda
car dans les villages ruraux (venda, mais aussi tsonga ou sotho), le baobab est par excellence l'arbre à palabres,
dans les temps anciens, les rois, les ancêtres et les dirigeants se réunissaient sous ses branches tentaculaires pour palabrer et discuter des questions de haute importance
bien plus qu'un abri, les chefs de tribus croyaient que les esprits ancestraux vivaient dans les baobabs et les aideraient ainsi à prendre des décisions éclairées
c'est pourquoi, les villageois continuent à les traiter toujours avec respect et vénération
du reste, c'est peut-être le secret de leur longévité, car les baobabs ont le record de la plus longue durée de vie !
si leur âge moyen est compris entre 300 et 500 ans, le plus vieux spécimen du limpopo aurait 3 000 ans (près de sagole, au nord-est de la province)
arrivé à ce grand âge, sa base a une circonférence de 43 mètres et il est haut de plus de 20 mètres
il a été nommé muri kunguluwa, ce qui se traduit par «arbre qui rugit», en témoignage de son ampleur et de l'autorité intemporelle qu'il affiche !
les baobabs sont en réalité des plantes succulentes et contiennent 80% d'humidité, ce qui en fait l'une des plantes les plus utiles tant pour les animaux que pour les humains
le fruit a des propriétés anti-inflammatoires, anti-oxydantes, antimicrobiennes et antivirales
il est riche en vitamine C (4 x plus que les oranges), en potassium (6 x plus que les bananes), en calcium (3 x plus que le lait), en anti-oxydants (5 x plus que les myrtilles) et ses graines peuvent être broyées et ajoutées aux repas et smoothies pour une nutrition supplémentaire
les baobabs font partie intégrante de l'écosystème qu'ils occupent et fourmillent de vie, fournissant un abri et une subsistance à la faune locale :
les éléphants mangent les feuilles et déchirent l'écorce pour la nourriture et l'humidité, les babouins se régalent des fruits de l'arbre tandis que les oiseaux et les abeilles nichent dans les troncs souvent creux à l'intérieur
et puis, ce sont les chauves-souris qui pollinisent les fleurs qui ne durent que 24 heures avant de retomber sur le sol et de devenir un aliment pour diverses espèces d'antilopes
voilà, avant même de voir le "parc aux baobabs", cette première rencontre nous a permis de mesurer combien cette force de la nature personnifiée est vénérée dans la culture africaine et pourquoi elle habite les mythes et légendes des peuples africains
les baobabs géants traversent le temps et laissent un héritage époustouflant !
aprés l'avoir photographié, touché, caliné, observé ses racines qui suivaient notre descente au-delà de 20 mètres,
nous avons pris le chemin du retour
le vent soufflait et nous enveloppait,
en fermant les yeux, nous aurions cru être bercés par le souffle des ancêtres... mythique et magique !