je finis de vous raconter notre week-end au mapungubwe, l'un des sites archéologiques les plus riches d'afrique, classé aau patrimoine mondial de l'UNESCO
en ce samedi, nous approchons l'extrême nord de l'afrique du sud en nous dirigeant à sa juste confluence avec les territoires du zimbabwe et du botswana
la chaîne de montagnes nommée soutpansberg compte parmi les plus anciennes roches à lit rouge de notre Terre ; elles datent de milliers de millions d'années...
alors fouler de nos pieds et toucher de nos doigts ces terrasses de grès du bushweld donne le vertige et provoque un sentiment indéfinissable d'infini
les paysages sont spectaculaires et l'on mesure pourquoi cette province est connue depuis l'Antiquité comme le « mur au-delà du monde »
nous profitons de conditions idéales : vraiment très peu de tourises, il faut dire que cette zone est trés reculée et éloignée des régions à forte densité de population
pour commencer, nous marchons sur les traces des explorateurs en suivant notre guide sur le site d'art rupestre nommé "kaoxa's shelter" et classé par l'unesco : un héritage époustouflant marquant le passage des chasseurs et des cueilleurs san plusieurs siècles auparavant
sous une série d'affleurements et de surplombs en grès, les scènes d'animaux sont peintes essentiellement en argile et appliqués au doigt
nous admirons, muets, ce porte-à-faux imposant d'une dizaine de tableaux uniques contenant plus de 16 animaux différents, entre girafes et sauterelles
un héritage époustouflant, devant nos yeux ébahis car ces fresques sont à portée de regard !
imaginez-vous devant les peintures originelles de Lascaux, seuls au monde face à ce trésor, et vous comprendrez la magie de ces instants...
mais là n'est pas le seul trésor de cette vallée
les arbres, dont bon nombre sont endémiques de la région tels les mopane ou rock fig trees, sont extraordinaires, à la mesure des lieux d'un peuple jadis disparu, les héritiers du grand zimbabwe, le plus grand royaume connu du continent africain, rien de moins !
dans cette vallée de la rivière limpopo, subsistent les restes d'une ancienne société oubliée pendant plus de 700 ans :
c'est seulement le 8 avril 1932 qu'un agriculteur et prospecteur local dénommé Van Graan, accompagné de son fils et de trois autres aventuriers, partent en quête d'une colline à propos de laquelle de nombreuses rumeurs s'étaient répandues
dans cette région reculée et sauvage, ils découvrent une tombe d'origine inconnue, et bien plus : un petit rhinocéros de métal couvert de fines feuilles d'or, un squelette associé à des perles de verre et d'or, des bracelets en fer, un bol en argile...
le fils, étudiant à l'université de pretoria, informe le département d'histoire de la découverte et cela va conduire à l'ouverture d'enquêtes scientifiques
les fouilles vont mettre à jour une métropole dominée par un roi africain il y a 1 000 ans !
en témoignent un important dépôt de résidus d’habitation et un cimetière de 23 tombes (dont 3 royales)
des restes de plantes domestiques telles que le sorgho, le niébé et peut-être le mil ont été identifiés, indiquent que l'agriculture était pratiquée
forts de ces explications, nous gravissons la large esplanade de 300 mètres de long et 30 mètres de hauteur, où il est dit que le roi et ses soldats vivaient (le peuple occupant le niveau inférieur)
les vestiges des palais et habitations, des greniers enclavés sous une pierre plate taillée, des mortiers de pierre... sont restés intacts et authentiques jusqu’à nos jours ; cette marche dans le bush (avec notre guide équipé d'une fusil... n'oublions pas, que nous ne sommes pas à l'abri d'un félin ou autre animal du parc...) nous a permis de le constater
avant de partir, nous complétons notre connaissance en visitant le world heritage site où sont exposés les artefacts découverts : des poteries, pièces d'ivoire, oeufs d'autruche, colliers en perles de verre, mais aussi des pointes de flèches ou de lances, des herminettes, des scories de fer et de cuivres, des sceptres et figurines en or, comme le célèbre "rhinocéros d'or" considéré comme le symbole de la Renaissance africaine
les paléonthologues et autres scientifiques continuent à avoir du mal à établir l'identité de ces habitants, puisqu'il n'existe pas de traces écrites ni de traditions orales
mais ils s'accordent sur le fait que mapungubwe a été probablement le site le plus connu de l’âge du fer et le plus grand royaume de l'Afrique australe jusqu’à son abandon au XIIIème siècle, très probablement à la suite d'un changement soudain de climat
les objets en or découverts sur son site sont les preuves archéologiques qui suggèrent qu'à son apogée, il était le centre d'un grand état et le précurseur du grand zimbabwe
quelle chance d'avoir pu ouvrir cette page d'histoire et profiter de ce formidable et brillant héritage