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22 février 2021

pondoland, un goût de bout du monde

marcher pour oublier la marche du monde
fouler la terre pour taire notre peine de ne pouvoir rentrer en france de sitôt puisque les français de l'étranger sont contraints d'y rester jusque nouvel ordre
le virus nous laissant un peu de répit ici, je me suis laissée embarquer dans une équipée de filles aimant randonner...
5 jours, 5 étapes, 5 copines !
nous sommes parties sur la wild coast, la côte sauvage qui porte bien son appellation se mérite 
c’est la région la mieux préservée d’afrique australe, et pour cause c’est aussi la plus difficile d’accès : impossible d’admirer ce petit bijou à l’écosystème unique sans envisager transpirer un peu… 
pas de route côtière, ni de pistes directes, et c’est précisément dans cet isolement que réside tout le charme de cette terre xhosa nommée pondoland

au fil de ce trail, nous avons progressé entre l’océan indien et la côte littorale aux paysages changeants, entre les pitons des falaises abruptes et la forêt subtropicale luxuriante, entre les plages spectaculaires et les collines herbeuses dignes des alpages de mon coin de france, entre les embouchures de rivières variant au gré des marées et les petits villages xhosas aux rondavels traditionnels… 
les éléments naturels y sont âpres, le vent peut être violent, la pluie frappante, le soleil torride, les orages dévastateurs !
bref, le pondo trail n’est pas qu’une randonnée, c’est un voyage, une expérience, une aventure 
et celle-ci n’aurait pas été humainement aussi riche et sincère sans luigi et anna, fondateurs de wild child africa et gestionnaires hyper impliqués des camps où nous avons séjourné (une partie des bénéfices de location est reversée aux communautés locales)
grâce à leur connaissance et surtout à leur amour de cette région, ils ont enrichi notre séjour d’anecdotes historiques, de veillées savoureuses et d’attentions délicates. Les repas du soir, appréciés comme réconfort après les efforts de la journée, étaient composés de plats traditionnels locaux, de langoustes ou poissons pêchés du jour sur les charbons d'un braai et sous les frondaisons des milkwoods : un  privilège !

l’ancienne région du Transkei s’étire sur 250 kilomètres, chevauchant les provinces du cap-oriental et du kwazulu-natal
en raison du manque d'industries, d'infrastructures et de possibilités d'emploi, la région est principalement habitée par des femmes, des enfants et des retraités

les écoles, les centres communautaires et les hôpitaux sont rudimentaires et surpeuplés
pendant positif de ce manque d’infrastructures routières, le littoral reste le territoire secret le mieux gardé de l’Afrique australe, car il reste accessible qu'au prix de longues marches
le choix d’un tourisme à faible densité, exclusif, à faible impact environnemental, combiné à un microclimat subtropical unique, fait du pondoland un épicentre de biodiversité qui abrite une grande quantité d’espèces végétales, animaux et oiseaux indigènes et endémiques : cette écorégion réunit 1 400 plantes dont certaines si rares qu'elles n'ont qu’un nom local connu Par exemple, l'arbre à thé du Pondo Lydenburgia Abbotti, l'arbre endémique le plus rare d'afrique du sud avec seulement 200 à 300 spécimens dénombrés

voilà, nos hôtes nous avaient prévenus : ceux qui sont venus au pondoland ne peuvent l'oublier !

ce littoral façonné par le puissant océan indien est riche en énergie, il galvanise, dynamise et laisse des souvenirs indélébiles
embrasser ce territoire en dehors du temps nous a ressourcées et fait oublier la marche folle du monde

PS : je pense à ceux qui souhaiteraient vivre cette expérience,  je décompose nos cinq jours de randonnée

Jour 1 : L’arrivée. 
A la limite sud de la réserve naturelle de Mkambathi, le camp de Msikaba est construit discrètement à l'orée de la forêt côtière avec un accès immédiat à l’océan et à la phénoménale rivière Msikaba. L'estuaire est le plus profond d'Afrique du Sud atteignant jusque 35 mètres de profondeur. Cet environnement protégé est un sanctuaire d'une importance vitale pour la vie marine. C’est ici que nous que nous profitons de notre première soirée avant de chausser dès le lendemain nos chaussures de marche pour 5 jours. Pondoland, nous voilà !

Jour 2 : Le parcours entre Msikaba et Luputhana compte 16 kilomètres. Il sollicite de l’endurance, sans présenter de difficultés techniques. Sur cette frange du littoral, le relief est relativement plat. Nous découvrons un territoire qui semble inviolé. Les points forts du jour sont Goss’s Point et le magnifique estuaire de Mkweni. Des bancs de dauphins communs jouent dans les vagues, à trente mètres de la côte, accompagnant notre progression. Le spectacle est hypnotique. En milieu d’après-midi, nous rejoignons le camp de Luputhana, aux tentes parfaitement intégrées dans les dunes boisées. Les pieds de certaines commencent à afficher les marques de fatigue, on soigne les ampoules, nourrit les plantes de pied, badigeonne de l’anti-moustiques. Et on conclut la journée par une séance de yoga et d’étirement avec vue. Quelle récompense. Une vivifiante pause apéro sur la plage conforte l’état de relaxation dans lequel nous sommes. Premier jour validé !

Jour 3 : La partie entre Luphuthana et Mbotyi est l’étape la plus longue avec 18,5 kilomètres. Une pluie drue et un vent puissant de face vont tester notre résistance. Cela ne gâche pas notre plaisir de découvrir au cœur de récifs cachés la Waterfall Bluff haute de 80 mètres (elle fait partie des 5 chutes existants au monde qui plongent directement dans la mer, 3 de ces cascades se trouvent sur la Wild coast). A Bessie’s Caves, nous nous protégeons sous la grotte où les pêcheurs ont l’habitude de venir faire un feu de bois pour faire griller les moules qu’ils ont pêché en contrebas. Sous la pluie, nous progressons vers Cathedral Rock, ce décor naturel stupéfiant n’est pas sans rappeler l’aiguille creuse d’Etretat. Une météo plus clémente nous aurait permis de profiter des piscines d'eau douce sur la rivière Mlambomkulu. Dans l’après-midi, le ciel se calme. Nous croisons quelques pêcheurs à la ligne venus des villages éloignés, lancer l'appât. Nous gagnons le Mtbotyi River Lodge pour la soirée 

Jour 4: La randonnée s’annonce plus facile avec 11 kilomètres entre Mbotyi et Manteku. En pénétrant l’intérieur du plateau, nous traversons Mbotyi, un concentré de hameaux raccordés par des sentiers, la vue porte par-delà les collines est bouleversante de beauté. Computer, notre jeune guide, affable et impliqué, nous offre de visiter les deux bâtiments qui composent sa maison et qu’il a bâtis de ses mains. Il nous fait rencontrer sa communauté chaleureuse et accueillante. Nous faisons une halte dans l’unique magasin des alentours qui tient lieu de lien social, les jeunes se confrontent au billard, les mamans, leurs bébés dans le dos, font la lessive dans le ruisseau adjacent.

Nous laissons les hautes falaises accidentées de la veille pour des collines verdoyantes ondulantes finissant leurs courbes dans l’océan. Ces verts pâturages font le bonheur de troupeaux de vaches, moutons et chèvres, laissés libres de leur progression, sans surveillance. Nous progressons sans difficulté. A l’approche de notre camp du soir, sur le versant opposé, nous devinons les bungalows en toit de chaume. Mais dernier obstacle, le lit de la rivière est trop haut, nous confions nos sacs pour une traversée à sec et franchissons le cours d’eau à pied : au diable nos vêtements mouillés, la douche nous attend de l’autre côté ! Le camp de Manteku est un véritable coup de cœur ! Un coin de paradis, rien de moins. D’ailleurs, il est tôt, nous décidons de remonter en canoë la rivière, profitant de la quiétude de ces lieux vierges, observant la forêt de mangrove et les oiseaux qui la peuplent (comme le martin-pêcheur géant), admirant le lancer de filets de deux pêcheurs locaux…

Jour 5: Entre Manteku et Ntafufu, 10 kilomètres que l’on aborde avec facilité. Mais c’est sans compter le soleil revenu, généreux, qui a décidé de darder ses rayons très tôt. Heureusement, une brise marine poussée par l’océan devient salvatrice quand l’astre cogne au zénith. Les points de vue panoramiques sont à couper le souffle. Entre la charmante plage de Black Sands et celle impressionnante et immaculée de Ntafufu, plusieurs bras de rivières traversent notre chemin. En fonction de la marée, nous alternons entre les passages à gué, jouant les équilibristes de pierre en pierre, ou nous nous déchaussons pour éviter de continuer les pieds mouillés. Sur la plage, nous profitons du retrait de l'eau pour marcher sur le sable mouillé plus ferme. En fin de parcours, nous pénétrons un couvert végétal très dense, qui compte notamment une variété de palmier spécifique que l’on ne trouve qu’ici. Notre camp Ntafufu est idéalement situé, avec une belle plage de 3 kilomètres exclusivement pour nous. Pour y accéder, nous traversons en canoë le lit large et trop profond de l’estuaire Manteku qui serpente sur 7 kilomètres en amont et abrite un système de mangroves de trois types : white, black and red mangroves, avec une faune aviaire prolifique. 

 Jour 6: C’est notre cinquième et (déjà) dernier jour, la distance est courte. Pas plus 5 heures de marche depuis Ntafutu pour clore ce trail, mais quelques passages délicats nous attendent qui pourraient ralentir notre progression. Effectivement, après avoir progressé à flanc de collines, nous arrivons à un promontoire depuis lequel la vue en contre-bas est vertigineuse. Des chèvres étonnamment plus alertes sont là et semblent nous narguer, ignorant la dangerosité du versant abrupt. Notre guide est inquiet, l’une des nôtres a du changer de chaussures, ses running glissantes et une sensation de vertige ne lui facilitent pas la tâche. Un dernier à-pic au dessus du vide, émotions fortes garanties ! On colle au plus près de la paroi, pour franchir l’aplomb. Et nos bâtons nous aident à surmonter la difficulté. Nous alternons entre les avancées à flanc de collines en montées et descentes et les longueurs de plage sauvages, toujours désertes. Un parfait coin à pique-nique se révèle infesté de tiques (attention, il faut se méfier de ces insectes microscopiques sur la côte sauvage). Pas grave, on se déplace, les spots de pause sécures sont légion. Nous rejoignons Port St-John pour la pause déjeuner. Notre trail est terminé, et nous sommes déjà nostalgiques !

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Commentaires
S
wouah !!! ca doit être hyper sympa. C'est vrai que cette pandémie va laisser des séquelles....... pour ma part confinée à la campagne, ce n'est pas trop difficile mais les contraintes de ne plus voir les amis, les magasins à moitié ouverts ou fermés totalement ... Bien compliquer. Mais bon, je vois que votre confinement était bien plus strict que le notre. Je vous souhaite une belle continuation.Sylvie.
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M
You ouh ! Comme j’aurais aimé faire partie de votre équipée...même sans connaître personne. J’adore ce genre de péripéties et de belles découvertes ! Heureusement que vous pouvez profiter de ces respirations bienfaitrices qui calment la tristesse de ce monde qui marche sur la tête.<br /> <br /> Merci beaucoup
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E
merci pour le dépaysement et les magnifiques photos qui nous font rêver
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D
merci pour ce voyage, cette magnifique randonnée ; ces photos toujours extraordinaires !!<br /> <br /> félicitations les filles pour votre endurance ; que de souvenirs engrangés !
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K
Merci Anne de ce récit qui me permet de voyager par procuration, les ampoules aux pieds en moins 😉.
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