namaqualand, wild far west !
il ne sera pas dit que je n'ai pas arpenté l'afrique du sud, du nord au sud et d'est en ouest...
pour ce qui sera probablement notre dernier printemps ici, la tête à l'envers dans l'autre hémisphère, je suis partie à nouveau randonner avec mes amies, les fabulous hikeuses, dans LA région idéale s'il en est pour célébrer le sacre du printemps : une région dont on scande le nom comme une onomatopée, le namaqualand !
c'est l'une des zones les plus reculées de l'afrique du sud, une bande littorale qui s'étend au nord du fleuve olifants jusqu'à la frontière namibienne
un road trip de plus de six heures pour remonter la côte depuis capetown, sur une route longiligne d'abord et une piste poussièreuse enfin pour atteindre springbok, une équipée fantastique en van version soft de l'échappée "thelma et louise" (avec une fin héroïque et carrément moins dramatique !) et puis des paysages XXL en technicolor pour arriver au point de départ de notre trail
au sortir du petit briefing de démarrage, il y a toujours des sentiments mêlés d'appréhension liée à l'inconnu qui se présente devant nous et paradoxalement d'excitation devant ce même inconnu, terrain de tous les possibles
mais dès le premier matin, les lacets des chaussures noués, les dos harnachés de nos sacs et les batons en main, il ne reste plus que l'enthousiasme attisé par le désir d'aller de l'avant, mettre un pied devant l'autre et vivre pleinement chaque seconde de l'aventure qui s'offre à nous !
le premier jour, nous évoluons au milieu d'un paysage infini de plaines fleuries et un parterre végétal de succulentes typiques de cette région
c'est une explosion, un feu d'artifice de couleurs pour nos yeux ébahis, la palette est hypnotique !
après près de 20 kilomètres, le premier camp se dévoile à nous dans un théâtre stupéfiants de beauté
le vent va secouer notre nuit, nos tentes sont des bâteaux ivres soumis aux courants d'air indomptables et au matin, aucun de nous ne se présente l'oeil frais et le visage reposé...
qu'à cela ne tienne, nous repartons allègrement, le vent s'épuise et sans son artifice, le thermomètre grimpe sacrément
un passage par la mine de cuivre, héritage autant économique que patrimonial de cette région, puis un arrêt dans le shop/café local typique pour un "cold drink" et nous poursuivons sous un soleil cuisant avant une pause fraîcheur salvatrice et bienvenue dans une ferme sous 38 degrés celsius...
le troisième jour, nous descendons dans le canyon, nous avons quitté les plaines fleuries, le terrain se fait plus minéral : les hautes parois du canyon, des rocs accumulés et compressés les uns aux autres tel un puzzle, nous enserrent dans notre progression
ces citadelles de pierre surveillent notre avancée, elles nous offrent une ombre bienfaitrice pour une pause déjeuner des plus délicieuses
le quatrième jour signe notre remontée hors du lit de la rivière, une ascension par plateaux qui la rend moins ardue
le campement du dernier soir est de toute beauté, extraordinaire, un panorama à perte de vue, des fleurs rose, mauve, jaune, orange à perte de regard !
5 jours, 72 kilomètres de trail dans les pattes, nous avons vécu un printemps austral majestueux entre paysages bucoliques et géants de pierre qui touchent le ciel, sur un sol aride zébré de craquelures qui témoignent du manque de pluviométrie de ce côté-ci du pays...
ma tête et mon coeur, apaisés et en même temps revigorés, sont encore un peu là-bas...
décidément, jamais au grand jamais, je ne me lasserai de ce que ce pays nous offre à voir