flash back !
en novembre, je suis partie pour une dernière rando au lesotho, hors du temps, hors réseau
je suis partie revoir cette pépite préservée, où l’on peut se reconnecter à la nature, marcher avec un sentiment d'infini et d'éternité, avec une impression de bout du monde, prendre la mesure des éléments et des perspectives verticales
5 jours seulement, mais la promesse de cette évasion était comme la dernière chance que j'ai saisie de vivre dans ces grands espaces qui m’émeuvent... et je n'ai pas été déçue...
à bout de souffle !
le souffle coupé physiquement parce qu'on a randonné en tutoyant les 2800 mètres d'altitude au-dessus de la mer
le souffle coupé émotionnellement par la beauté des paysages traversés et la majesté de ces décors semblant sortis des contes fantastiques
être essoufflée oblige à ralentir la cadence
les caprices d'une météo extrêmement changeante contraignent à lâcher prise
c'est à n'en pas douter la meilleure manière de se mettre en phase avec le rythme du pays ; une vie au ralenti, où l'on vit et travaille quelle que soit la couleur du ciel
nous avons avancé sur des terrains boueux, dans des plaines de marécages, traversé des cours d'eaux en cherchant les points de passage de pierre en pierre ou se déchaussant pour traverser des rivières gonflées par les averses de la nuit
nous avons progressé avec des enfants tels des elfes de montagne.
nous avons observé les femmes la tête fière malgré de gros paquetages sur le sommet de leur crâne ; nous les avons vu occupées à maintenir le feu des heures durant...
nous nous sommes levées avec le jour naissant, les hommes du village ayant déjà revêtu leurs bottes de caoutchouc, leur couverture basotho et leur fouet pour diriger leur troupeau.... et en fin de journée, quand nous étions fourbues de fatigue, nous les avons vu revenir à l'heure du jour déclinant... et recommencer le lendemain et tous les jours que Dieu fait !
nous avons observé la vie pastorale, les chevaux et les ânes qui évoluent en liberté parce qu'ils savent où rentrer
au lendemain d'une nuit d'orage qui semble avoir lavé le ciel, nous nous avons vu les hommes attelés à faire avancer les bœufs tirant le soc pour labourer des terrasses de terre rendue meuble par la pluie
et nous avons eu la chance d'assister de loin, s'approcher aurait été indécent, à une cérémonie d'initiation pour une vingtaine de jeunes : 3 mois de confrontation à la nature pour devenir des hommes
enfin, nous avons aperçu un autre groupe d'une trentaine de jeune le torse et le visage recouverts de terre blanche avançant serré comme un seul homme
quelle expérience physique et morale que se mettre en retrait du monde,
introspection et réflexion obligatoires, et difficile retour à la réalité... mais oh la la que j'ai aimé !